Ce projet répond au concours organisé par la ville de Maribor pour requalifier les berges de la rivière Drava, afin d'accueillir l'événement Capitale Européenne de la Culture en 2012. Maribor, deuxième ville de Slovénie avec 120 000 habitants, développe aujourd'hui les ambitions que d'autres grandes villes comme Gênes, Lille, ou Liverpool ont eu avant elle en bénéficiant de ce label. Il apparaît ici important de lutter contre une certaine standardisation des embellissements d'espaces publics, pour renforcer le charme spécifique de Maribor. En suivant un imaginaire marqué par les berges de la Drava et les architectures trapus, c'est l'idée d'une atmosphère champêtre, celle d'un village au milieu la nature qui se dessine à l'origine de ce projet. Cette transformation cherche ainsi à faire renaître un certain esprit bucolique des berges.

L'idée de nature, de confort et de polyvalence se réunissent dans la création d'un grand "tapis vert" sur la rive gauche, constituant le socle des nouvelles pratiques tournées vers la rivière. Il s'agit d'une nouvelle surface entremêlant pelouse et sol souple, qui serait déroulée depuis les pentes du terrain du musée des Beaux-arts. La pelouse constitue une matière élémentaire, dotée d'une pouvoir d'attraction immédiat pour les passants. Cette requalification propose de supprimer la circulation automobile en aval du musée, et de remplacer la chaussée par un nouveau sol pavé étendu jusqu'aux façades. Le sol souple de couleur verte, qui ralentit l'allure, est utilisé notamment pour les chemins piétons et cyclables, dans une réinterprétation joyeuse de l'appellation "circulation douce".

Le motif d'assemblage de pelouse et de sol souple évolue en suivant une gradation qui va de l'artificiel au naturel en descendant la pente. Cette texture fait l'objet de plusieurs incrustations soit végétales soit minérales, jardins expérimentaux ou plateformes calpinées. Les différents éléments de mobilier sont implantés selon une dynamique qui traduit le flux de la rivière. Le contour de la rive gauche évoque ainsi la sédimentation de fragments charriés par le courant de la Drava, générant des recoins variés propices à l'installation au bord de l'eau. La rive droite quant à elle conserve son caractère sauvage, en contraste avec l'intrusion de nouveaux éléments artificiels, des repères lumineux verts en forme de sapin.